Quelles solutions ?
De nombreuses femmes subissent leurs règles abondantes depuis des années, contraintes de vivre avec, sans réaliser qu’il s’agit d’un réel problème médical pour lequel il existe des solutions. Si vous êtes dans ce cas, sachez que les possibilités sont nombreuses et peuvent vous permettre de reprendre le contrôle de votre vie. 1, 3
De nombreux traitements sont conservateurs et permettent ainsi d’éviter une hystérectomie.
femmes ont constaté une réelle amélioration de leur qualité de vie après avoir été traitées contre les règles abondantes. 4
Règles abondantes
Chirurgie mini-invasive
contre indiquée – une contraception est nécessaire
Quelques jours
Le principe de ce traitement chirurgical est d’enlever la totalité de l’endomètre c’est-à-dire le tissu qui tapisse la paroi de l’utérus. Cette intervention est rapide, définitive, mais n’est pas contraceptive : techniquement une grossesse est toujours possible après une endométrectomie. En revanche, en cas de grossesse ultérieure, le risque de complications obstétricales sévères est important. L’ablation de l’endomètre est donc destinée aux femmes ne désirant plus avoir d’enfants et une contraception sera nécessaire après l’intervention. L’endométrectomie est indiquée après échec du traitement médical, en cas de règles abondantes consécutives à un dérèglement hormonal.1, 2
Différentes techniques peuvent être utilisées. On distingue les techniques dites de première génération, correspondant aux 3 méthodes les plus anciennes, des techniques de deuxième génération, développées depuis les années 90.1
Les 3 techniques d’ablation de l’endomètre de première génération sont l’anse, le rollerball et le laser. Ces interventions sont réalisées par les voies naturelles, au bloc opératoire, sous anesthésie générale (la plupart du temps) ou locorégionale (péridurale ou rachi-anesthésie 3). Elles sont toutes trois réalisées sous contrôle hystéroscopique : un tube muni d’une mini-caméra est introduit par le col utérin pour contrôler l’intervention. Un liquide spécial (solution saline) est injecté pour gonfler la cavité utérine et permettre une meilleure visualisation. Les instruments chirurgicaux sont également introduits à travers le col.1, 2
Développées dans les années 90, les techniques de deuxième génération ont pour objectif de permettre de réaliser des ablations de l’endomètre de manière tout aussi efficace mais plus rapide et plus sûre que les techniques de première génération. Ces techniques sont réalisées en France sous anesthésie générale au bloc opératoire (mais pourraient être réalisées sous simple anesthésie locale hors du bloc).1, 5, 6
Après l’intervention, un saignement vaginal modéré ou léger peut se produire pendant environ 1 mois.3, 6
Vous pouvez généralement reprendre vos activités quotidiennes le jour suivant l’intervention.7
N’hésitez pas à demander conseil à votre médecin pour connaître les techniques les mieux adaptées à votre cas et disponibles dans les centres hospitaliers de votre région.
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Polypes ou fibromes
Chirurgie mini-invasive
Variable selon la taille de la pathologie et le dispositif utilisé
Toujours possible
Quelques jours
La polypectomie est une intervention chirurgicale qui consiste à enlever un ou plusieurs polypes tout en conservant l’utérus. Pour l’ablation des fibromes, on parle de myomectomie. Ces techniques peuvent donc être indiquées chez les femmes qui souhaitent encore avoir des enfants.1, 2
Ce traitement peut vous être proposé si vous n’êtes pas enceinte, que vous n’avez pas de maladie inflammatoire pelvienne, de tumeur maligne du col de l’utérus ou de cancer de l’endomètre précédemment diagnostiqué.
Différentes techniques par voies naturelles (par le vagin) peuvent être utilisées pour les ablations de polypes ou fibromes qui se développent dans la cavité utérine et à condition qu’ils ne soient pas trop gros (< 4 cm).2 On parle alors de résection hystéroscopique : les instruments chirurgicaux sont introduits à travers le col utérin via un tube muni d’une mini-caméra permettant de contrôler l’intervention.1 La procédure est réalisée en ambulatoire, sous anesthésie locale, locorégionale ou générale. Vous pourrez donc rentrer chez vous le jour même. Parmi ces techniques, on distingue les morcellateurs, les anses à résection et les ciseaux et pinces.3, 4, 5
Selon le nombre, la localisation et la taille des polypes / fibromes, la résection peut également se faire par d’autres voies 1, 2 :
Ces interventions nécessitent une anesthésie générale ou péridurale.2
Pour les fibromes utérins, l’embolisation utérine peut être une alternative à la chirurgie.2
Cette technique consiste à introduire via une artère de la cuisse, de petites billes résorbables qui vont boucher les vaisseaux sanguins qui nourrissent le fibrome. Ce dernier ne pourra plus grossir, il va diminuer et ne saignera plus. L’intervention nécessite une hospitalisation de trois jours et une péridurale.
Cette technique n’est pas recommandée si vous envisagez de tomber enceinte par la suite car elle peut avoir un effet sur votre fertilité.9
Règles abondantes
Chirurgie mini-invasive
15 à 30 minutes
Toujours possible
Quelques jours
Ce traitement ne fait plus partie des traitements recommandés du fait de son efficacité limité. (≤ 50 %)
Ce traitement peut donc vous être proposé si vous avez des règles abondantes d’origine fonctionnelle (aucune cause pathologique identifiée) et que vous souhaitez encore avoir des enfants.2
L’intervention, réalisée à l’aveugle, consiste à enlever une partie de la muqueuse utérine, par grattage avec une curette (un instrument long terminé par un anneau plus ou moins tranchant). Le contenu de l’utérus est ensuite aspiré.1, 3, 4
Règles abondantes, fibromes, endométriose, prolapsus utérin, douleurs pelviennes, cancer de l’utérus ou des ovaires
Chirurgie invasive
Environ 1 à 2 heures en fonction de la technique
Plus possible
4 à 8 semaines en fonction de la technique et de la santé de la patiente
L’hystérectomie est une intervention chirurgicale qui consiste à enlever l’utérus. Il s’agit d’un traitement radical et irréversible : même si les ovaires sont laissés en place, il n’est plus possible de tomber enceinte après l’intervention. L’hystérectomie peut donc être proposée en dernier recours, en cas d’échec des autres traitements médicaux et/ou chirurgicaux (pour le traitement des règles abondantes, des fibromes, de l’endométriose, des prolapsus utérins, des douleurs pelviennes, des cancers de l’utérus ou des ovaires).1, 2
L’intervention peut être réalisée sous anesthésie générale ou locorégionale (péridurale ou rachi-anesthésie).3 Elle nécessite une hospitalisation plus ou moins longue et la durée de convalescence varie de 4 à 8 semaines.4
On distingue différents types d’hystérectomies. On parle de1, 3 :
Lorsque les ovaires sont retirés, l’intervention entraîne la ménopause et déclenche d’éventuels symptômes associés : bouffées de chaleur, prise de poids, sécheresse vaginale, sueurs nocturnes, irritabilité, baisse de libido. En l’absence de contre-indications, un traitement hormonal substitutif de la ménopause pourra vous être proposé. Le plus souvent, ce traitement est débuté dès la sortie, pour éviter ces effets climatériques.1
Plusieurs techniques opératoires sont possibles.1, 3
L’intervention se déroule par les voies naturelles, c’est-à-dire par le vagin. Il n’y a pas d’incision abdominale et donc pas de cicatrices visibles.1, 3 En revanche l’hystérectomie par voie vaginale ne peut être réalisée que si l’utérus n’est pas trop gros.5
Cette technique permet d’éviter d’ouvrir le ventre et de limiter les cicatrices. Une caméra est introduite par une petite incision au niveau du nombril, pour permettre au chirurgien de visualiser l’opération sur un écran. Les instruments chirurgicaux sont introduits par d’autres petites incisions au niveau de la paroi de l’abdomen. 1
L’intervention est réalisée par une ouverture de l’abdomen : une incision de 15 à 20 cm, généralement horizontale, est réalisée juste au-dessus du pubis. Plus rarement, cette incision peut être verticale entre le pubis et le nombril si l’utérus est très volumineux par exemple. Elle dure entre 45 minutes et 2 heures, nécessite une période d’hospitalisation plus longue que les autres voies d’abord (entre 3 et 6 jours) et retarde plus longtemps la reprise des activités quotidiennes et du travail. Un arrêt de travail d’environ 1 mois est nécessaire.1, 3
Même si l’hystérectomie est une opération très couramment pratiquée, elle présente un risque de complications, comme toute procédure chirurgicale (réactions à l’anesthésie, saignements importants pendant l’intervention, blessure d’organes avoisinant l’utérus, infection du site opératoire, caillots, occlusion intestinale…).1
Il est important de souligner le fait que l’utérus est un organe hautement symbolique et son ablation nécessite de faire le deuil de la maternité, ce qui peut être difficile même après 40 ans. Certaines femmes peuvent avoir le sentiment d’avoir perdu une part de leur féminité.1
En cas de maladie bénigne, il est important de peser les “pour” et les “contre” d’une hystérectomie et de se renseigner sur les autres options de traitement avant de prendre sa décision. Une hystérectomie n’est pas toujours nécessaire, des alternatives existent.
Règles abondantes, règles douloureuses
Pilule contraceptive ou stérilet hormonal
En continu
Toujours possible à l’arrêt du traitement
Non-applicable
Les traitements hormonaux des règles abondantes comprennent 1 :
Les pilules œstroprogestatives ou progestatives et le stérilet hormonal ont d’abord un objectif contraceptif. Mais grâce aux hormones qu’ils contiennent, ils peuvent également avoir un effet sur les règles abondantes.
Lorsqu’ils sont indiqués (en cas de dérèglement hormonal par exemple), les traitements hormonaux sont les traitements prescrits en première intention par le gynécologue. Ils permettent de contrôler la croissance de l’endomètre, de le rendre plus fin, et donc d’influencer le volume des règles.2
Les pilules contraceptives sont prises quotidiennement par voie orale. Le stérilet est un petit dispositif très léger en matière plastique, en forme de T, placé par le gynécologue dans la cavité utérine pour une durée maximale de 5 ans. 3
L’effet contraceptif réversible des traitements hormonaux font d’eux une bonne option si vous souhaitez toujours avoir des enfants. Vos règles abondantes reviendront dès l’arrêt de votre hormonothérapie.
Ces options de traitement ne sont cependant pas adaptées à toutes les femmes. Votre gynécologue évaluera avec vous si vous pouvez en bénéficier. Par exemple les œstroprogestatifs sont contre-indiqués en cas d’antécédents ou de facteurs de risque cardiovasculaire, de caillots sanguins (thrombose) ou encore après 35 ans si vous fumez. Par ailleurs, tous les traitements hormonaux sont contre-indiqués en cas de cancer du sein.4, 5
Concernant le stérilet, certaines femmes peuvent ne pas le supporter : chez 1 femme sur 10 environ, le stérilet est rejeté et la patiente doit retourner voir son gynécologue. 6
Règles abondantes, règles douloureuses
Comprimés
Au moment des saignements, pendant 3 à 5 jours
Toujours possible
Non-applicable
Pour traiter les règles abondantes, les solutions médicamenteuses sont nombreuses. Parmi elles, on distingue les traitements hormonaux et les traitements non hormonaux. 1
Il existe deux types de traitements non hormonaux que votre gynécologue peut vous prescrire 1 :
Grâce à leur effet vasoconstricteur, les anti-inflammatoires non stéroïdiens comme l’ibuprofène, l’acide méfénamique ou le naproxène peuvent vous être prescrits pour soulager vos règles abondantes qu’elles soient consécutives à un dérèglement hormonal ou dues à un fibrome par exemple.
Ils doivent être pris régulièrement au début des saignements (ou juste avant) et ce pendant 3 à 5 jours ou durant toute la période de saignements. Les AINS ne sont pas contraceptifs mais peuvent avoir un effet bénéfique supplémentaire sur les douleurs de règles. 3